Il arrive parfois que des travaux aient été menés dans la maison sans une autorisation d’urbanisme. Or, il est indispensable de réaliser une déclaration préalable de travaux ou de demander un permis de construire dès que le projet modifie l’aspect extérieur de la maison et dépasse une certaine superficie, sans quoi le propriétaire s’expose à de peines très lourdes. Comment faire pour régulariser des travaux non déclarés ? Réponses.
Travaux avec déclaration préalable et permis de construire
La déclaration préalable de travaux est imposée à tous les propriétaires qui entendent modifier l’aspect extérieur de leur maison et créer une emprise au sol et une surface de plancher. Plus spécifiquement, dès que la superficie dépasse les 20m2 dans le cadre de travaux d’extension, d’agrandissement, d’aménagement de combles ou de surélévation, le maître d’ouvrage n’échappe pas à la déclaration préalable. La surface règlementaire quant à elle est de 40 m2 pour toutes les constructions se trouvant dans une zone couverte par un Plan Local d’Urbanisme. Par ailleurs, la construction d’un mur d’une hauteur de plus de 2 mètres, la modification de l’aspect extérieur de la maison comme la toiture, la façade ou les éléments de menuiserie ainsi que la construction d’une piscine de plus de 100 m2 exigent aussi d’obtenir une autorisation des travaux. Idem si le projet concerne l’aménagement d’abris ou d’annexes de plus de 20 m2. Le permis de construire pour sa part est nécessaire pour les nouvelles constructions sur terrain nu ou dans le cadre d’une modification de l’emprise au sol ou de surface au plancher de plus de 20m2 pour des travaux d’agrandissement, de rénovation, de surélévation, etc.
Quelles sont les conséquences des travaux non autorisés ?
Ne pas respecter les exigences règlementaires expose le maître d’ouvrage à des sanctions. En matière pénale, la peine de prison peut être de 6 mois et l’amende peut aller jusqu’à 300 000 euros. Et même si le propriétaire aspire à régulariser sa situation, il n’échappe pas à l’infraction, mais sa peine pourra tout simplement être allégée. Notons qu’au-delà de 6 ans après la fin du chantier, il y a prescription. Du point de vue civil, ce délai de prescription s’étend sur dix ans dans le cas de travaux sans demande d’autorisation. Si jamais une autorisation a été sollicitée et obtenue, mais que l’ouvrage n’est pas conforme à ce qui est exigé dans le permis de construire, le délai de prescription est de 5 ans. La responsabilité du maître d’ouvrage est engagée dès lors que la construction a provoqué des préjudices à l’égard des tiers. Enfin, sur le plan fiscal, le propriétaire continue d’être imposable en dépit d’un ouvrage non conforme ou illégal. Les taxes et impôts sont calculés en fonction des informations reçues par l’administration fiscale. Si celle-ci ne dispose d’aucun renseignement communiqué par le propriétaire, cela représente une fraude aboutissant à des sanctions.
Comment régulariser la situation ?
Avant de demander la régularisation sur un ouvrage non-déclaré, le maître d’ouvrage est d’abord tenu de procéder aux modifications nécessaires en suivant les règles d’urbanisme stipulées dans le certificat d’urbanisme disponible auprès de la mairie. Il sera probablement nécessaire de prendre en compte également les normes de la Règlementation Thermique 2012 s’il est question d’un ouvrage moderne. Si la construction a obtenu une autorisation, mais que les préconisations du permis de construire n’ont pas été respectées, il faudrait se procurer l’autorisation pour évaluer l’ampleur du non-respect. Ensuite, un dossier de permis de construire doit être déposé auprès des services d’urbanisme et doit décrire les travaux faits et ceux qui sont à entreprendre. Pour les propriétaires qui ne savent pas s’ils doivent faire une déclaration de travaux ou demander un permis de construire et qui ne veulent pas prendre de risques, il est conseillé de demander directement un permis de construire qui peut faire office de déclaration.